L'art de la construction : sur la dimension architecturale, rien de mieux que de s'en remettre aux constructions de SteveColeman en quintet, expression parfaite du long processus entamé par le saxophoniste depuis l’époque de M-Base, centré sur la progression polyrythmique et les polyvitesses. Même chose avec la déroutante et géniale recréation des « Variations Goldberg », réalisée par Uri Caine à la tête d'une formation expérimentale où l’invité inattendu fut Paolo Fresu, toujours aussi brillant.
Avis à toutes ses admiratrices (dont Blossom Dearie, en photo) : notre collaborateur Pierre de Chocqueuse vient de démarrer son propre blogdechoc.over-blog.com pour s'y ébrouer sans la redoutable pression de son rédacteur en chef… On pourra le suivre à la trace dans ses périples nocturnes du côté de la rue des Lombards et dans ses émotions diurnes avec ses chroniques de CD. Il continuera à nous réserver ses moments de grâce.
Juste pour le fun communicatif, une image du concert donné à Singapour le 19 septembre par les trois basses de SMV : Stanley Clake, Marcus Miller et - peut-être le plus ébouriffant des trois aujourd'hui - Victor Wooten. En plus, ils ont le bon goût de figurer dans le bon ordre, de gauche à droite pour les spectateurs… Leur album "Thunder" (Dreyfus) avait laissé notre chroniqueur sceptique dans notre numéro de septembre. On ira donc les voir sur scène, même si c'est moins exotique qu'à Singapour, avec un verre du cocktail éponyme.
Le guitariste Christian Escoudé a clos hier soir ses trois jours de carte blanche au Duc des Lombards par un superbe concert en compagnie d'un invité de marque: Gabriele Mirabassi(photo... en mouvement!). Malheureusement bien rare sur les scènes françaises, ce merveilleux clarinettiste italien allie un lyrisme puissant à une technique sans faille héritée de son apprentissage de la musique contemporaine. Comme annoncé sur le programme, la soirée fut dédiée au répertoire de Django (dont une rare composition de jeunesse), mais pas seulement. Il y eut aussi un Cheek to Cheek en solo à la Joe Pass, un Opus en ré composé par Christian Escoudé pour guitare et clarinette, un bouleversant Besame mucho et, en guise de rappel, un Orfeu negro en duo avec le guitariste Jean-Baptiste Laya, qui seconda le leader avec talent tout au long de cette belle soirée.
Hier soir au Sunside, nous avons vécu un grand moment d'émotion et de douce sensualité, transportés par l'enivrante musique de la chanteuse, flûtiste et compositrice belge Mélanie De Biasio. Elle était entourée d'un excellent quartet (Pascal Mohy au piano acoustique, Pascal Paulus au clavier électrique, Axel Gilain à la contrebasse et LievenVenken à la batterie), qui forme avec elle un groupe homogène et organique, transformant chaque thème en un long voyage atmosphérique où règne l'improvisation. Elle a principalement joué les titres de son excellent album "A Stomach is Burning" chroniqué par Alex Dutilh dans Jazzman d'octobre (4 étoiles), avec en prime une sublime version, transfigurée, de Summertime. Un concert supplémentaire aura lieu au Sunside le 09 décembre et vous tomberez forcément sous le charme de la très charismatique et talentueuse Mélanie De Biasio.
Le batteur André Charlier et le pianiste Benoît Sourisse, tous deux enseignants au Centre des musiques Didier-Lockwood, viennent de faire paraître le troisième volet de leurs Cahiers. Publiés aux Editions musicales Alphonse-Leduc, les Cahiers Charlier-Sourisse proposent dix compositions sur des grilles standards destinées à l'initiation à l'improvisation et à son perfectionnement. Chaque volume est consacré à un instrument et s'accompagne d'un CD. Jusqu'à présent, trois cahiers ont été publiés. Le premier s'est concentré sur la pratique du piano. Le deuxième, destiné aux flutistes, a été réalisé avec la participation de Stéphane Guillaume. Enfin, dernier volume en date, "Saxophone alto" propose des exemples d'improvisations enregistrés par les auteurs avec Pierrick Pédron en soliste invité. Cinq autres Cahiers, respectivement consacrés au violon, à la batterie, au saxophone ténor, à la trompette et à la guitare, viendront compléter cette collection pédagogique.
Le 23 septembre, la fondation américaine MacArthur a accordé une bourse de 500 000 dollars au saxophoniste et compositeur Miguel Zenon. Le saxophoniste a appris la nouvelle au téléphone lors de son passage au festival de Monterey. Il est l'unique musicien à avoir reçu cette année la prestigieuse récompense. Originaire de San Juan à Porto Rico, Zenon est considéré comme l'un des saxophonistes alto les plus originaux de la scène contemporaine. Au cours de sa jeune carrière (il a 31 ans), il a collaboré avec de nombreux musiciens parmi lesquels Danilo Perez, David Sanchez, Charlie Haden (Liberation Music Orchestra), Ray Barretto et Steve Coleman. Il est l'un des membres du SF Jazz Collective. Paru sur le label de Branford Marsalis, Awake, son quatrième album en tant que leader est sorti en France au printemps 2008. Déjà lauréat de la fondation Guggenheim, Miguel Zenon entreprend actuellement un projet sur la musique plena de Porto Rico.
Paradoxe pour la soirée des Django d'or qui se déroulera en public le jeudi 20 novembre au pavillon Baltard à Nogent-sur-Marne : elle sera en effet animée par deux figures emblématiques... de la chanson française ! Ce sont Alain Souchon et Laurent Voulzy qui présenteront cette 17e cérémonie. Cette année, les nommés sont : - catégorie "Nouveau talent" : Airelle Besson et Sylvain Rifflet (Rockingchair), Stéphane Chausse et Anne Paceo. - catégorie "Musicien confirmé" : Manu Katché, Hélène Labarrière et Louis Winsberg. - catégorie "Spectacle vivant" : Thomas Dutronc et les Esprits manouches, le MegaOctet d'Andy Emler et "Vive l'Amusique !" de Bernard Lubat. En outre, seront présents Christian Escoudé, lauréat du Django d'or de la guitare, Rhoda Scott qui a reçu le prix Frank-Hagège, Patrice Caratini pour le prix Sacem de la création musicale ainsi que le saxophoniste Robin Verheyen désigné "Nouveau talent" des trophées belges du jazz. La soirée sera animée par le Grand Ensemble du Centre des musiques Didier-Lockwood.
Comme annoncé sur ce blog il y a deux jours le compositeur et producteur Norman Whitfield est décédé le 16 septembre dernier à Los Angeles d'une crise de diabète. Il était âgé de 65 ans. Quelques précisions : le célèbre morceau Papa Was a Rollin' Stone (dont la durée exacte sur le LP d'origine était de 11mn 45)composé en 1972 par Norman Whitfield pour le groupe The Temptations n'a pas été le premier titre où il a mêlé psychédélisme et funk. Il faut remonter à l'automne 1968 avec le singleCloud Nine pour trouver la première trace de funk psychédélique, suivi l'année suivante du LP éponyme (photo) et son célèbre Run Away Child, Running Wild (qui permet à Norman Whitfield de composer pour la première fois un morceau de 9mn 38 alors que tous les titres précédents des Temptations n'excédaient pas le format single de 3mn 30). La révolution est alors en marche et grâce à Whitfield, les Temptations vont petit à petit négliger les singles au profit d'albums conceptuels (Puzzle People, Psychedelic Shack et Sky's The Limit) avec une portée politique, sociale et psychédélique, qui passent par une revendication de leur identité afro-américaine, un changement de look radical (la coupe afro et les chemises à fleurs remplacent les smokings) et l'usage de stupéfiants. L'album All Directions avec Papa Was a Rollin' Stone sorti en 1972, est déjà le cinquième album psychédélique des Temptations.
Les anthropologues Jean Jamin, directeur d'études à l'EHESS et Patrick Williams, directeur de recherche au CNRS, renouvellent cette année leur séminaire "Pour une anthropologie du jazz". Organisé à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales , du 8 janvier au 25 juin 2009, de 13h à 17h, les deuxièmes et quatrièmes jeudi du mois, le séminaire accueille des chercheurs spécialisés dans l'étude des musiques afro-américaines ainsi que des musiciens venant exposer leur démarche artistique. Les personnes intéressées doivent obtenir un entretien auprès des reponsables du séminaire avant de participer aux séances.
Le compositeur américain Norman Whitfield s'est éteint le 16 septembre à Los Angeles. Né à New York en 1943, il s'était installé à Détroit en 1960 où il fut embauché par le célèbre label Motown en tant que joueur de tambourin. En 1963, après des heures passées dans les studios, Norman Whitfield devint l'un des compositeurs attitrés de la Motown. Jusqu'en 1973, ses collaborations avec Marvin Gaye (I Heard it Through the Grapevine), Gladys Knight et surtout The Temptations (le magnifique Just My Imagination repris récemment par la chanteuse Dianne Reeves) firent de lui l'un des producteurs les plus célébrés de la maison de disque. En 1972, il fut le créateur du fameux Papa Was a Rollin' Stone, rappelant les compositions de deux des groupes phares de l'époque : Funkadelic et Sly and the Family Stone. Mardi, jour de son décès, la carrière de Norman Whitfield a été saluée par l'ensemble de ses anciens collaborateurs. Pour Smokey Robinson des Miracles, "c'était l'un des compositeurs les plus prolifiques de notre temps".
Fidèle à sa vocation transculturelle et pluridisciplinaire, la thématique 2008 de Time in Jazz est consacrée à l’architecture. Avec une spéciale attention pour la construction de la musique, ses phases de composition et ses moments de déconstruction.
Un premier volet fut consacré au voyage, l’orchestre Funk-Off faisant la traversée du continent vers la Sardaigne (Citavechia-Olbia) avant un parcours ferroviaire en deux étapes (Berchidda-Olbia) avec, embarquée dans le train, la banda municipale Bernardo Domuro (où Fresu a fait ses débuts à 11 ans) ; plus la chanteuse folk Paola Turcci sur un quai de gare. Le coup d'envoi proprement jazzistique fut donné par Steve Coleman et Uri Caine, dans deux anciennes églises de campagne situées aux environs de Berchidda (Chiesa di Madonna di Castro et Basilica di Sant’Antiocco di Bisarcio). Deux projets qui ont conquis les faveurs de deux types de publics bien distincts.
Le 14 septembre, un article du quotidien américain New York Timesannonçait que la fille de Cab Calloway risquait de se voir dépossédée de la maison de son père. En 1955, Cab Calloway s'était installé avec sa famille dans cette demeure coloniale de White Plains, à quelques kilomètres au nord de New York. Il y éleva ses enfants, y reçut régulièrement ses amis artistes, Lionel Hampton, Duke Ellington, Dizzy Gillespie et y vécut jusqu'à la fin de ses jours. En 1994, pour des raisons financières, la famille fut toutefois contrainte de vendre la demeure. Dix ans plus tard, la fille de Cab, Cecilia Lael Calloway, eut l'idée de la louer avec l'espoir d'y créer un musée en l'honneur de son père. Pourtant, il y a quelques jours, les rêves de Cecilia Lael Calloway se sont envolés en fumée. Dans une lettre de son propriétaire, la jeune femme s'est vu menacée d'expulsion, sommée de payer au plus vite 35000 dollars d'arriérés de loyer. Pour l'heure, elle se bat pour faire reconnaître la demeure de son père comme monument historique. Le site français The Hi de Ho Blog se fait l'écho de cette mobilisation.
Après Herbie Hancock qui apparaît dans un clip de soutien, Patricia Barber qui a chanté au Victoires du jazz avec un badge à son effigie au bras, Joshua Redman qui lui a dédié son interprétation de Just in Time à La Villette, ce sont plusieurs autres grandes figures du jazz aux Etats-Unis qui s'apprêtent à faire cause commune en faveur de Barack Obama dans la présidentielle américaine. Le 1er octobre, Dee Dee Bridgewater, Dianne Reeves, Roy Haynes, Brad Mehldau, Joe Lovano, Roy Hargrove, Christian McBride, Stanley Jordan, Hank Jones, Charlie Hunter et Doug Wamble en duo, Bilal et Robert Glasper, Stefon Harris, Kurt Elling, Roberta Gambarini et d'autres invités participeront à New York à un grand concert placé sous la bannière "Jazz For Obama" dont tous les bénéfices iront au fonds de campagne du candidat démocrate. Une affiche à faire pâlir même ceux des amateurs de jazz qui ne voteront pas pour lui !
Tardivement réunit « chez Denise », célèbre restaurant des Halles, le jury de la 7ème édition des « Trophées du Sunside » : (de gauche à droite sur la photo : Michel Doussot, Yvan Amar, Thomas Savy, moi-même, Stéphane Portet, Claude Carrière et Agnès Minetto. Christian Ducasse, absent, n'est donc point visible) a décerné la nuit dernière le palmarès suivant : 1er prix de groupe : Oxyd (à l’unanimité) ; 2ème prix : Colors Sextet. – 1er Prix de soliste : le pianiste Alexandre Herer du groupe Oxyd ; 2ème prix : le pianiste Leonardo Montana du Colors Sextet. - Le Prix spécial du jury revient au contrebassiste Zacharie Abraham et au batteur Nicolas Charlier, tous deux membres du Benoît Berthe Quartet. Enfin, le jury accorde une mention particulière, un « Prix de l’audace », à Olivier Regin, chanteur du groupe Lifescape.
Dans le cadre de sa résidence à l'espace Micadanses à Paris, la compagnie Labkine répète le ballet Rooms de la chorégraphe américaine Anna Sokolow. Sur une partition de Kenyon Hopkins, ce ballet fut créé à New York en 1955. Evoquant la solitude des habitants des villes, il rassemblait huit danseurs et cinq musiciens parmi lesquels se trouvaient Charles Mingus, Hal Overton et Teo Macero. Une première représentation publique de cette "re-création" aura lieu le 20 mars au Théâtre studio d'Alfortville. Sur scène aux côtés des danseurs, Sylvain Rifflet, au saxophone ténor, sera accompagné par Sylvain Gontard à la trompette, Frank Woeste au piano, Gildas Boclé à la contrebasse et Karl Jannuska aux percussions.
La presse sud-africaine se fait l'écho de la disparition du pianiste Bheki Mseleku à l'âge de 53 ans, des conséquences du diabète. Bien que considéré comme l'un des musiciens de jazz les plus représentatifs de l'Afrique du Sud, il vivait depuis plusieurs années au Royaume Uni, ayant fui l'apartheid dans les années 1970. Bheki Mseleku avait été le premier pianiste de jazz sud-africain à se faire connaître depuis Abdullah Ibrahim, grâce notamment à plusieurs albums réalisés au début des années 1990 pour Verve, label qui lui avait permis d'enregistrer en excellente compagnie (Pharoah Sanders, Abbey Lincoln, Elvin Jones...). Il avait même un temps été le pianiste du quartet du saxophoniste Joe Henderson. Victime d'un accident dans sa jeunesse dans lequel il avait perdu plusieurs phalanges, il avait développé un jeu très singulier marqué par l'influence des spirituals sud-africains. Il lui arrivait également de jouer du saxophone d'une main tout en s'accompagnant au piano de l'autre. Ces dernières années, Mseleku avait renoué avec des musiciens de sa terre natale et enregistré plusieurs disques pour le compte du principal label de jazz de son pays, Sheer Sound.
La saxophoniste ténor française Sophie Alour sera l'invitée musicale des Mots de Minuitdiffusé sur France 2 dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 septembre vers 0h25. Elle interprétera deux titres (en début et en fin d'émission) de son album Uncaged paru chez Nocturne l'année dernière au sein d'un trio composé du pianiste belge Jozef Dumoulin et du batteur canadien Karl Jannuska. Si vous ne pouvez pas voir l'émission en direct, sachez qu'elle reste en ligne pendant une semaine sur le site des Mots de Minuit.
Avis aux jeunes chanteurs et chanteuses ! Les candidatures à la quatrième édition du concours Brussels International Young Jazz Singers se terminent. Tout interprète né après le 31 décembre 1973 peut se présenter. A l'issue des présélections réalisées début octobre, douze candidats prendront part aux demi-finales. Trois d'entre eux seront choisis pour participer le 13 décembre à Bruxelles au concert final. Comme l'année passée, c'est le chanteur David Linx qui présidera le jury. Des informations supplémentaires sont disponibles en ligne. Attention, il ne reste plus qu'une semaine avant la clôture des inscriptions, le 15 septembre.
Fraîchement remis de sa Victoire du jazz 2008 (artiste ou formation instrumentale française de l'année), Andy Emler nous a présenté pour la première fois le tout nouveau répertoire du MégaOctet samedi soir au Triton. Nous avons pu apprécier une musique vive et organique, remarquablement écrite et arrangée pour les talentueux solistes de son orchestre: Médéric Collignon, Laurent Dehors, Thomas de Pourquery, François Thuillier, Claude Tchamitchian, Eric Echampard, François Verly et un remarquable jeune saxophoniste alto à la sonorité suave : Adrien Amey (repéré dans Surnatural Orchestra). Les nouvelles compositions nous ont étonnés par leur éclectisme musical avec des références à la musique africaine (Andy Emler reproduisant la sonorité d'une kora rien qu'avec un toucher particulier sur son piano acoustique !), au Grand Wazoo de Frank Zappa et à la musique soul et funky, avec des clins d'œil à Marvin Gaye (un grand numéro vocal de Thomas de Pourquery) et aussi à Gabriel Fauré ! Un très grand moment musical où l'humour, la joie et le talent faisaient bon ménage. En attendant l'enregistrement du disque (courant novembre), vous pourrez entendre ce nouveau répertoire en tournée au mois d'octobre (le 3 à Montbéliard, le 9 à Nancy Jazz Pulsations et le 23 à Toulouse).
L'association Grands Formats, qui regroupe à ce jour 20 grandes formations de jazz en France vient d'élire vendredi son nouveau bureau, jusqu'ici présidé par Patrice Caratini. C'est notre confrère Claude Carrière, expert de l'astre ellingtonien et de ses innombrables planètes, qui lui succède. Ont été élus vice-présidents Jean-Rémy Guédon et Thierry Virolle ; secrétaire : Jonathan Miltat ; trésorier : Jean-Christophe Cholet. Depuis le 1er septembre, Ondine Garcia (anciennement administratrice du Living) occupe les fonctions de déléguée générale à plein temps. Grand Formats présentera sa nouvelle saison le 14 octobre à Fontenay-sous-Bois en prélude d'un concert qui réunira l'octet de Sylvia Versini et le Paris Jazz Big Band.
Dans le cadre de son opération de valorisation et d'accompagnement de jeunes musiciens de jazz, le programme Jazz Migration a récompensé cette année trois formations. Lauréats de la sélection, le quartet d'Emile Parisien (photo), le trio Jean Louis et le groupe strasbourgeois Ozma se produiront sur les scènes de l'Afijma (Association des festivals innovants en jazz et musiques actuelles) de la Fédération des scènes de jazz (FSJ). Un premier concert réunissant les trois lauréats aura lieu le 2 décembre à 20h30 à la Dynamo de Banlieues Bleues.
Le guitariste belge Pierre Van Dormael est décédé hier, mercredi 3 septembre, à l'âge de 56 ans. Elève du Berklee College of Music de Boston et du conservatoire de Liège, il avait fondé à Bruxelles dans les années 1980, Kaai, lieu de concerts où les jam sessions accueillaient régulièrement Geoffroy de Masure et Marc Ducret. En 1988, Pierre Van Dormael fut l'un des instigateurs de "A Lover's Question", touchant hommage à l'écrivain américain James Baldwin, accompagné dans cette aventure par le chanteur David Linx, le tubiste Bob Stewart et le tromboniste Slide Hampton. En 1989, il fut le créateur de Nasa Na Band, ancêtre du célèbre Aka Moon. Âme vive de la nouvelle vague du jazz belge, Pierre Van Dormael multiplia les expériences musicales et croisa la route de nombreux musiciens, Steve Coleman, Philip Catherine, le collectif Octurn et Soriba Kouyate, koriste malien avec qui il enregistra en 1998 l'album "Djigui". Parallèlement à sa carrière de jazzman, Pierre Van Dormael s'illustra dans la composition des musiques des films réalisés par son frère Jaco, Toto le Héros et Le HuitièmeJour. En 2007, il reçut un Django d'or en Belgique célébrant l'ensemble de sa carrière. Aujourd'hui, les messages spontanément publiés sur sa page Myspace témoignent de l'estime que de nombreux artistes de sa génération prêtaient à Pierre Van Dormael.
Les Victoires du jazz 2008, présentées par Isabelle Giordano et Sébastien Vidal, se sont déroulées hier soir, dans le cadre du festival Jazz à La Villette, à Paris. Avec leur lot de surprises, cette année. Au-delà de la défection d'Ahmad Jamal et de l'apparition de Patricia Barber, en ce qui concerne les invités, c'est surtout le palmarès qui a heureusement surpris. Un vent d'alternance dans presque toutes les catégories ! Artiste ou formation instrumentale française : Andy Emler MégaOctet Révélation instrumentale française (Prix Frank Tenot) : ex-æquo Yaron Herman et Géraldine Laurent Artiste vocal de production française : André Minvielle Album instrumental français : "Oui" de Pierre de Bethmann (photo) (Nocturne) Album international de production française : "It's Magic" de Ahmad Jamal (Dreyfus). Diffusion en différé (sans les plantages d'installation plateau auxquels les spectateurs ont eu droit) samedi 6 septembre 2008 sur France 3 en fin de soirée (réal. Richard Valverde) et dimanche 7 septembre sur France Inter dans le cadre d’un spécial « Ascenseur pour le Jazz » à 22h.