France Culture proposera du 29 décembre au 9 janvier 2009, de 20h30 à 20h50, un feuilleton Miles Davis en dix épisodes. Produite par Philippe Gumplowicz, cette émission prendra la forme d’un chassé-croisé imaginaire entre un fan de la première heure, Nicolas Raccah, et un biographe du Sorcerer, Allan Wenger.
Réunis dans un studio et coupés du monde, ces duettistes confronteront leurs points de vue sur la vie et l’œuvre du trompettiste et les raisons de leur infaillible amour pour sa musique. L’ambiance ouatée de ce huis clos radiophonique permettra, au cours d'une douce mais polémique rêverie, de saisir, au-delà des seules considérations musicologiques, la fascination viscérale qu’a suscitée Miles Davis.

Serge Gainsbourg est décidément à l’honneur dans le monde du jazz. En attendant la prestation de John Zorn qui revisitera en février prochain, à la Cité de la Musique, le répertoire du chanteur, la Maison du Jazz de Liège accueille dans sa galerie Jacques Pelzer, du 16 janvier au 13 mars 2009, la nouvelle exposition de Yves Budin : "Gainsbourg : du jazz dans le ravin". Le dessinateur belge avait déjà démontré toute l’étendue de son talent lors d'une rétrospective consacrée à Miles Davis, Visions of Miles, qui avait fait l’objet d’un recueil de dessins non moins passionnant.
Cette fois, c’est l’Homme à la tête de chou qui est au centre des œuvres de Budin. Ou plus précisément le Gainsbourg "jazzy" des années 50, le pianiste "Rive Droite" qui officiait au "Milord l’Arsouille" et au "Madame Arthur" ; celui qui, en compagnie de Juliette Gréco et Boris Vian, fut happé par le tourbillon d’un bop naissant. Dans un style reconnaissable entre mille, Budin dynamyte ainsi les clichés gainsbouriens en vogue pour faire renaître le dandy swing qui a façonné son imaginaire musical et artistique.

À quelques jours des fêtes de Noël, deux labels indépendants français, Yolk et Emouvance, mettent en vente leurs productions à prix très privilégié. Chez le premier, les disques sont à 5 ou 8 euros ; chez le second, les prix sont généreusement dégressifs : deux disques pour 16 euros, trois pour 21, quatre pour 24 et cinq pour 25 (frais de port inclus). De bonnes idées cadeaux pour les esprits exigeants et aventureux qui pourront par exemple poser au pied du sapin le CD du trio d’Alban Darche, Trickster, paru en 2007 chez Yolk et Choc de l’année Jazzman ou encore l'album solo de Philippe Deschepper, Attention Escalier, crédité de 4 étoiles dans nos colonnes à sa sortie.

Saxophoniste alto et baryton, flûtiste et compositeur, Prince Lasha est mort le 11 décembre dernier à Oakland à l’âge de 79 ans. Ami d’enfance d’Ornette Coleman, avec qui il a co-dirigé un orchestre pendant leur adolescence au Texas, il fut dès 1954 le compagnon privilégié de Sonny Simmons, alter ego avec qui il enregistra deux œuvres représentatives du mouvement free tel qu'il se développa sur la Côte Ouest : The Cry! en 1962 et Firebirds en 1967. Entre-temps, il fréquenta Eric Dolphy à New York qui l'invita aux séances à l'origine des albums Music Matador et Iron Man en 1963. La même année, il participa à l’album Illuminations! du sextet d’Elvin Jones et de Jimmy Garrison. Les années 1970 le verront se produire, revenu en Californie, aux côtés de Joe Henderson, Harold Land ou Herbie Hancock. Fondateur du label Birdseye, il milite alors ardemment avec le Black Panther Party. Dès cette époque, il se retire peu à peu de la scène jazz pour se consacrer à une activité pour le moins éloignée du monde de la musique mais plus lucrative : la gestion immobilière. En 1983, le trompettiste texan Dennis Gonzales le tire du silence. Ses dernières apparitions en France ont lieu en 1987 dans le club parisien le Magnetic Terrace avec son fils percussionniste Prince H. Lawsha. Depuis une dizaine d'années, il collaborait avec son confrère Odean Pope qui lui avait dédicacé tout un album, The Mystery of Prince Lasha.

L’ancien saxophoniste d’Art Blakey a annoncé la formation prochaine d’un nouveau sextet. Renouant avec son passé de Jazz Messenger, Benny Golson fera appel à deux autres "souffleurs": un trompettiste et un tromboniste. Un premier album, dont la date de sortie n’a pas encore été dévoilée, est d'ores et déjà programmé. L’occasion pour le compositeur de Blues March de reprendre son standard Whisper Not en compagnie du chanteur Al Jarreau, invité au studio.

L’association Jazzosphère organise les 18, 19 et 20 décembre 2008 au Lavoir Moderne à Paris les premières "Rencontres Musique et Littérature". Cette manifestation nous propose de redécouvrir certains grands textes à la lumière de l’esthétique jazz. Les œuvres de Kerouac, Burroughs, Verlaine ou Garcia Lorca seront en effet revisitées par des musiciens aventureux et aussi divers que John Greaves, Jean-Luc Cappozzo ou Bruno Tocanne. Ces jazzmen amoureux du verbe tenteront ainsi, à travers leurs performances, d’interroger les liens qui unissent ces deux formes de création artistique que sont le jazz et la littérature.

Entrez dans la légende Blue Note !
Lecteurs de Jazzman, participez à l'élaboration de la compilation du 70e anniversaire du label et gagnez l'intégrale des 70 rééditions Blue Note "Rudy Van Gelder Series", des téléphones mobiles Sony-Ericsson, des abonnements à Jazzman, des "Abonnements or" donnant accès à tous les concerts du prochain Blue Note Records Festival en mars-avril 2009, des CD Blue Note et des exemplaires de cette compilation unique… Pour participer, rendez-vous sur http://www.bluenote70ans.com/
(détails du règlement et liste des lots en ligne).

A Paris cette fois, Sophie Le Roux invite à se pencher sur l'un des acteurs principaux de la création musicale : les mains des jazzmen. Le Club Sunset/Sunside accueille en effet, depuis le mois d’octobre, l’exposition « Mains baladeuses » dont les différents clichés retracent, eux aussi en noir et blanc, le majestueux ballet des doigts sur l’instrument. Tantôt massives et puissantes, tantôt fluettes et gracieuses, ces mains saisies par l’appareil donnent ainsi lieu à un « who’s who » surprenant et poétique.

Freddie Hubbard a été victime la semaine dernière d’une attaque cardiaque. Hospitalisé à Los Angeles, le trompettiste, compagnon de route d’Art Blakey au sein des Jazz Messengers, d’Eric Dolphy ou encore d’Ornette Coleman, est toujours en soins intensifs mais son état semble s’améliorer. Dans notre numéro de novembre, il nous ouvrait les portes de sa maison de Sherman Oaks, nous confiant son envie de revenir au plus vite sur la scène et ce, malgré une blessure à la lèvre qui l’handicape depuis longtemps et freine ses ardeurs d’antan.

La mythique Motown fêtera en 2009 ses cinquante années d’existence. À cette occasion, MK2 a envoyé une équipe à Detroit, fief de la légendaire maison de disque. Le reportage Tracks of My Tears, disponible en téléchargement libre sur le site de MK2, est le résultat de cette plongée dans l’histoire du label qui a vu naître les plus grandes figures de la musique soul américaine. Le documentaire mêle ainsi images d’archives et entretiens avec les protagonistes de l’aventure à laquelle ont pris part, entre autres, Marvin Gaye, Diana Ross, Stevie Wonder et Michael Jackson. Smokey Robinson, ex leader des Miracles et co-fondateur avec Berry Gordy du label, revient ainsi sur les grandes heures de la Motown, sur l'émulation créative qui l'animait et sur le rôle décisif qu’elle a joué dans la lutte pour la reconnaissance des droits des Noirs.

Les organisateurs du festival Jazz à Saint-Germain-des-Prés, qui se tiendra du 10 au 25 mai 2009, lancent un appel à candidature pour participer au « Tremplin jeunes talents ». Comme chaque année, un jury composé de musiciens, journalistes et professionnels du jazz départagera les formations en compétition selon des critères de composition, de présence sur scène, de complicité et de talents des solistes. Les lauréats se verront attribuer, entre autres récompenses, une place dans la programmation de l’édition suivante du festival. Les candidats doivent remplir certains critères: n’avoir pas encore d’album commercialisé et présenter un répertoire exclusivement constitué de compositions propres. Il est également demandé aux formations souhaitant s’inscrire d’envoyer, avant le 1er mars 2009, une démo sur CD ainsi qu’une biographie du groupe à l'adresse suivante : Frédéric Charbaud, Tremplin Jeunes Talents / L’Esprit Jazz, 19 rue des Frigos 75013 Paris.

Les 16 et 17 décembre à 20h, le Café de la Danse jazzera sur des airs de Brassens. Interprété par La Campagnie des Musiques à Ouïr regroupant Denis Charolles, déjà connu pour ses participations aux festival Banlieues Bleues, Osni Jazz et Europa Jazz, Eric Lareine, Loïc Lantoine, Julien Eil, François Pierron, Alexandre Authelain et Joseph Doherty, le spectacle de Les Etrangers Familiers, "Un Salut à Georges Brassens" fête le caractère intemporel et universel de la chanson de Brassens. Deuxième opus de ces concerts-hommage, après le très apprécié "Brassens à Sète", le concert réuniera chant, saxophones, clarinettes, harmonica et "percuterie".

Le 13 novembre, la fondation britannique Paul Hamlyn a accordé une bourse de 45 000 livres au saxophoniste Evan Parker. Acteur phare de la free music européenne, Evan Parker a su développer un style personnel mêlant improvisations et prouesses techniques. Le prix, décerné à des artistes traversant une période charnière de leur carrière, devrait lui permettre de développer de nouveaux et ambitieux projets.

Dans notre numéro de décembre, Alain Tercinet, rédacteur de la rubrique "Cette année-là", se rémémore pour nous 1962: Martial Solal, Duke Ellington, Max Roach, John Coltrane... et Bob Dylan. Pour ceux d'entre vous qui souhaiteraient prolonger leur voyage dans l'univers de cet artiste, la galerie Martel organise du 28 novembre au 30 janvier une exposition intitulée "Bob Dylan Revisited". Consacrée aux illustrateurs ayant mis en images certaines chansons de Dylan, l'exposition rassemblera des œuvres d'Avril, Götting et Mattotti, tous trois collaborateurs de Jazzman.