Il n’y a pas que dans le monde politique que l’on pratique l’ouverture : événement majeur de cette rentrée, le festival « Jazz à la Villette » a débuté mercredi soir par un concert du légendaire groupe de rock new-yorkais Sonic Youth, dans une Halle Charlie Parker pleine à craquer. Dédiée à la musique improvisée européenne, la première partie recelait déjà son lot de surprises : alors que Peter Brötzmann devait se produire avec le batteur Han Bennink, on assista finalement à un duo de saxophones très réussi avec le suédois Matt Gustafsson au sax baryton. Ce fut ensuite à Sonic Youth de monter sur scène avec Gustaffson et deux autres invités (Michel Doneda au soprano, Jean-Marc Montera à la guitare). Les huit musiciens se lancèrent d’abord dans une longue improvisation noisy d’une grande force évocatrice, où tous les instruments semblaient se fondre dans une sorte de magma sonore en perpétuelle ébullition. Afin de rassurer leurs fans, les cinq membres du groupe revinrent ensuite seuls pour jouer leur répertoire habituel, mêlant leurs grands classiques à quelques titres plus récents. Près de vingt ans après l’album « Daydream Nation », leur musique faite d’énergie punk et d’expérimentations sonores est toujours aussi efficace. Dommage que l’improvisation donnée en guise de rappel avec tous les invités ait allongé inutilement cette soirée déjà bien remplie.