Demain, dimanche 28 octobre à 15h, ne manquez pas la projection de Hallelujah de King Vidor à l'amphithéâtre de la Cité de la musique à Paris. Ce chef d'œuvre de l'histoire du cinéma, très rarement projeté, ravira les cinéphiles et les passionnés de musique afro-américaine. Nous sommes en 1929, King Vidor vient de réaliser La Foule, qui est l'un des films muet les plus important de l'histoire du cinéma. Il veut passer au cinéma parlant et rendre hommage à la culture et la musique du peuple afro-américain. Il réalise Hallelujah en n'utilisant que des acteurs noirs et écrit une intrigue où se mêlent musique et religion, ainsi qu'une histoire d'amour entre un cultivateur de coton et une danseuse de cabaret.

Un chef d'œuvre absolu où la beauté plastique met en valeur la danse, les chants et l'hystérie.

Une belle façon de clore le programme When The Saints que la Cité de la musique vient de consacrer au gospel et à la soul.

Pour ceux qui l'ont loupée au New Morning dans le cadre du JVC Jazz Festival, Pura Fé sera l'invitée de la séquence musicale des Mots de Minuit sur France 2. L'émission sera diffusée dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 octobre, entre 1h10 et 2h40 (si la chaîne n'a pas pris de retard !), la séquence où Pura Fé chante, se situe au milieu de l'émission, aux alentours d' 1h50.

On aura tous noté la magnifique case horaire que France 2 consacre aux musiques défendues par Jazzman ! Consolons nous, l'émission de Philippe Lefait (avec des invités musicaux toujours intéressants) pourrait ne pas exister et le blues, c'est parfait au milieu de la nuit !

Le blues, la soul et la protest song, réunis avec fougue et talent par l'un des plus importants songwriter américain.

Le concert a démarré par l'extraordinaire Pura Fé (Choc jazzman dans le numéro de juillet pour son album : Hold The Rain) accompagné du guitariste surdoué Danny Godinez. Contrairement à ses concerts de l'an passé, où elle était seule sur scène, Pura Fé a réduit à l'essentiel son jeu de guitare (ne jouant que de la guitare slide), se concentrant sur son chant sincère et émouvant et laissant à son guitariste le rôle d'homme-orchestre (à l'aide de samples joué en live et passé en boucle). Danny Godinez jouant à lui tout seul, à l'aide de son instrument acoustique bricolé, la guitare rythmique, la basse, les percussions et la guitare solo, avec un feeling impressionnant et une maîtrise parfaite de l'espace sonore. On a ressenti beaucoup d'émotion dans le chant poignant de Pura Fé, de l'histoire de sa grand-mère assassinée par le Klu Klux Klan, jusqu'à sa version bouleversante de Summertime.

Hier soir, dans un Sunside bondé, la jeune pianiste Leila Olivesi a présenté au public parisien son album "l’étrange fleur", paru récemment chez Nocturne. Au service de ses très belles compositions, on a pu entendre un quintette hyper-soudé et totalement engagé, où officient aussi bien des pointures de la scène parisienne (Manu Codjia à la guitare) que de nouveaux talents sortis de nulle part (l’excellent saxophoniste Boris Pokora). Après un premier set instrumental enthousiasmant, le groupe a été rejoint par Elisabeth Kontomanou, venue chanter des textes de la poétesse Djamila Olivesi, mère de Leila. Espérons que cette dernière rencontrera le succès qu’elle mérite !